Politique

Tension Rwanda – Belgique : Les fantômes du passé face  aux relations rwando-belges (révélations)

Dans une déclaration percutante, le Président rwandais Paul Kagame a une fois de plus tourné son regard vers la Belgique, l’accusant d’avoir commis des atrocités historiques contre le peuple rwandais et de continuer à menacer les survivants du génocide de 1994. Ces propos, lourds de sens, ravivent un contentieux diplomatique ancien et soulignent la persistance des tensions entre Kigali et Bruxelles.

« La Belgique était coupable d’atrocités historiques à l’encontre des Rwandais : ils ont tué des Rwandais il y a 30 ans et continuent de revenir pour achever les survivants », a déclaré Kagame, réitérant une accusation déjà formulée à plusieurs reprises.

L’histoire entre la Belgique et le Rwanda est marquée par une colonisation qui a profondément structuré les divisions ethniques du pays. L’administration coloniale belge, en instaurant des classifications rigides et en favorisant un groupe ethnique au détriment d’un autre, a largement contribué aux tensions menant aux tragédies de 1994. Depuis lors, Kigali n’a cessé de dénoncer la responsabilité belge, estimant que l’ancienne puissance coloniale n’a jamais pleinement assumé son rôle dans ce drame.

Les relations entre Bruxelles et Kigali ont toujours été fluctuantes, oscillant entre rapprochements stratégiques et vives tensions. Bien que la Belgique ait exprimé des regrets par le passé, notamment à travers les excuses officielles de l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt en 2000, ces gestes ont toujours été jugés insuffisants par le Rwanda.

Les nouvelles accusations de Paul Kagame s’inscrivent dans un contexte où le Rwanda se positionne comme un acteur majeur sur la scène africaines, cherchant à affirmer son indépendance face aux influences occidentales. Kigali reproche régulièrement à Bruxelles son attitude critique vis-à-vis de son régime, notamment sur des questions de gouvernance et de droits de l’homme.

En déclarant : « Nous les avons mis en garde auparavant et nous le faisons à nouveau », Kagame envoie un message fort à la Belgique et, plus largement, aux puissances occidentales. Kigali ne tolérera aucune ingérence et entend protéger ses intérêts, y compris en s’éloignant de ses anciens partenaires européens au profit de nouvelles alliances, notamment en Afrique et en Asie.

Ces récents propos risquent d’intensifier les crispations entre les deux pays et d’alimenter un débat plus large sur les responsabilités historiques des anciennes puissances coloniales. À l’heure où le Rwanda se positionne comme un modèle de résilience et de développement, cette mise en garde présidentielle rappelle que l’histoire non résolue continue d’alimenter les tensions du présent.

La Belgique répondra-t-elle à cette nouvelle charge ? Ou choisira-t-elle la voie du silence, au risque d’aggraver un différend diplomatique qui ne s’est jamais véritablement apaisé ?

Dieumerci Matu Chub

A lire aussi

Actualités Politique

Victoire de Donald Trump : Tshisekedi se dit prêt à collaborer avec le nouvel élu des États-Unis

La récente victoire de Donald Trump à la présidence des États-Unis a suscité des réactions variées à travers le monde.
Actualités Politique

Reprise des scrutins à Masi-Manimba : la CENI intensifie la sensibilisation à Mosango

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a lancé une campagne de sensibilisation massive en vue de la reprise des élections