Société

Sud-Kivu : Des écoles sous les bombes : l’éducation sacrifiée sur l’autel de la guerre

Dans un silence brisé par l’écho des bombardements, l’École Primaire Munanira à Ihusi, Kalehe, n’est plus qu’un champ de ruines. Plus de 400 élèves ont vu leurs bancs d’écoliers disparaître sous les décombres, victimes collatérales d’un conflit qui n’épargne ni les innocents, ni l’avenir du pays.

Des salles de classe devenues des refuges de fortune

Pour continuer à apprendre, ces élèves n’ont d’autre choix que de partager les locaux d’un établissement voisin. Dans un fragile compromis avec le temps, les plus jeunes occupent les salles de 7h30 à 11h, avant de céder la place aux élèves du secondaire de 12h à 17h. Ces salles bondées, où l’air est lourd de fatigue et d’incertitude, deviennent des symboles de résilience. Les enseignants, bien que sous-payés et confrontés à des conditions de travail déplorables, s’efforcent de maintenir un semblant de normalité.

La peur au quotidien : apprendre sous les bombes

Mais l’éducation ne se fait pas sans crainte. Chaque nuit, des familles entières fuient vers la brousse, redoutant de nouvelles attaques. À l’aube, elles reviennent, espérant que cette journée ne sera pas la dernière à voir leurs enfants franchir le seuil d’une école. Selon l’UNICEF, plus de 330 000 enfants ont été déscolarisés en raison de l’intensification des violences dans l’est de la RDC. Plus de 2 594 écoles sont fermées, affectant plus d’un million d’élèves.

L’éducation, une cible parmi d’autres

Les frappes aériennes menées récemment à Kalehe n’ont fait qu’aggraver une situation déjà critique. Le 11 février, des bombardements ont touché la localité de Muhwagwerhe, détruisant des habitations civiles et semant la panique. Pendant ce temps, les enseignants, souvent sans salaire, continuent d’enseigner malgré les dangers.

La guerre ne se limite pas aux combats. Elle détruit aussi les rêves, les ambitions et les promesses d’un lendemain plus sûr. Que restera-t-il de cette génération sacrifiée, contrainte d’apprendre entre les explosions et les décombres ?

L’éducation devrait être un droit, pas un combat.

Obed Vitangi

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