Jean-Claude Katende, président de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), lève le voile sur des pratiques présumées de détournement de fonds au sein de la Régie des Voies Aériennes (RVA). Selon lui, ces malversations seraient orchestrées par le Directeur Général de la RVA, Léonard Ngoma Mbaki, ainsi que par des leaders de certains partis politiques, qui auraient créé des associations fictives pour siphonner des ressources de l’entreprise publique.
Katende interpelle les responsables, s’interrogeant : « Où va l’argent de la RVA ? » Il explique qu’une part considérable des fonds de la RVA est détournée par de petites associations, prétendument chargées de fournir des services à l’aéroport. Ces entités, soutenues par le DG et des politiciens, empochent de grandes sommes d’argent sans apporter de résultats tangibles.
Il dénonce le cas d’associations censées s’occuper de l’entretien des pistes et des espaces verts à l’aéroport de Ndjili, qui reçoivent mensuellement entre 100 000 et 150 000 USD. Pourtant, les installations sont dans un état déplorable, et aucune trace d’entretien n’est visible. « Il n’y a même pas de pelouse convenable autour de la piste », ajoute-t-il.
Concernant les associations en charge de l’entretien des bureaux et des installations sanitaires, Katende révèle qu’elles perçoivent entre 20 000 et 30 000 USD par mois, alors que les conditions d’hygiène laissent à désirer. « Les toilettes de l’aéroport sont dans un état lamentable : pas de papier hygiénique, ni de savon pour se laver les mains », s’insurge-t-il.
Il souligne également que les travailleurs chargés de l’entretien des sanitaires sont mal rémunérés et dépendent des pourboires des passagers pour leur survie. « Ces agents, sous-payés, sont contraints de quémander de l’argent aux voyageurs », déplore-t-il.
Face à ces pratiques de corruption généralisée, Jean-Claude Katende appelle à l’action, plaidant pour qu’une enquête de l’Inspection Générale des Finances (IGF) soit menée afin d’examiner en profondeur le rôle de ces associations, véritables maillons dans le détournement des fonds publics.
L’ASADHO semble déterminée à mettre un terme à cette situation préoccupante, dénonçant une corruption qui gangrène non seulement la RVA, mais également d’autres institutions publiques.
Dieumerci Matu
