Le prix d’une bouteille de jus importé vendue à 64.500 FC à Kinshasa a récemment enflammé les réseaux sociaux. Pour beaucoup, c’est tout simplement scandaleux. Mais à y regarder de plus près, ce tarif, aussi choquant soit-il, s’explique par des réalités économiques concrètes.
Faisons le calcul. Ce même jus coûte 3 € en France, soit environ 10.000 FC. Ajoutez à cela le fret aérien et les droits de douane, estimés à 12 USD/kg, soit 35.000 FC pour une bouteille de 1L. Le coût d’importation brut avoisine déjà les 45.000 FC.
À ce montant, il faut encore intégrer :
Le loyer d’un commerce à Kinshasa, les salaires des employés, qui méritent d’être rémunérés dignement, la TVA et autres taxes locales. Et bien sûr, une marge commerciale, car aucun commerce ne peut survivre sans rentabilité.
Résultat ? Un prix final autour de 64.500 FC, logique dans le contexte actuel.
Mais le vrai problème est ailleurs : pourquoi importer ce que le pays pourrait produire localement ? Où sont les industries locales de jus ? Pourquoi l’industrialisation congolaise reste-t-elle à l’arrêt depuis des décennies ?
Au lieu de s’indigner sur les conséquences, posons-nous les bonnes questions sur les causes. Et surtout, passons à l’action : soutenons la production locale, investissons dans l’industrie, et exigeons des politiques publiques qui valorisent le Made in Congo.
Parce qu’à terme, ce n’est pas le prix qu’il faut changer, c’est le modèle.
Rédaction