Un nouveau front judiciaire s’ouvre en République Démocratique du Congo. Le Procureur de la République a lancé, ce week-end, un signal d’alarme inquiétant : des dizaines de détenus, certains condamnés pour des crimes graves, se retrouvent aujourd’hui en liberté, suite à une décision controversée attribuée au ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Des libérations jugées illégales et dangereuses
Dans un communiqué officiel, le Procureur s’inquiète de la circulation libre de nombreux détenus — préventifs ou condamnés — qui étaient censés purger leurs peines dans différentes maisons carcérales du pays, en particulier au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK).
« Des nouvelles alarmantes parviennent faisant état de la circulation en hommes et femmes libres de beaucoup de détenus (…), poursuivis pour des faits infractionnels graves tels que meurtres, tortures corporelles, atteintes à la sécurité de l’État, vols à mains armée (Kuluna) », précise le communiqué.
Une traque annoncée, la justice veut reprendre le contrôle
Face à cette situation jugée « très préoccupante », le ministère public promet une traque systématique pour retrouver et remettre sous écrou ces individus, dont certains représentent une menace réelle pour la sécurité publique. Une instruction aurait été lancée pour établir les responsabilités et retracer les circonstances ayant mené à ces libérations.
Constant Mutamba dans la tourmente
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, est au centre de cette polémique. Accusé d’avoir orchestré ou autorisé ces libérations sans l’aval du pouvoir judiciaire, il fait désormais face à une vive contestation politique et juridique. Des appels à sa suspension, voire à sa mise en cause devant les instances compétentes, émergent déjà au sein de la société civile et d’une partie de la classe politique.
Des questions lourdes pour l’État de droit
Cette affaire soulève de sérieuses interrogations sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice en RDC. Comment des personnes accusées de crimes aussi graves ont-elles pu être libérées sans une décision judiciaire valide ? Quels étaient les critères ou motifs de ces libérations ? Et surtout : la population est-elle désormais en sécurité ?
Rédaction