La politique congolaise n’a jamais été avare en paradoxes, mais celui-ci intrigue particulièrement. À mesure que le mandat du Chef de l’État avance, une question revient avec insistance dans les débats politiques, sur les plateaux télé et dans les salons feutrés de la capitale : qui fait réellement partie de son entourage ?
Plus surprenant encore : ceux qu’on pensait proches du pouvoir, voire du cercle restreint présidentiel, sont souvent les plus virulents lorsqu’il s’agit de dénoncer… le mauvais entourage du Chef de l’État. Une contradiction qui soulève à la fois des sourires ironiques et des interrogations sérieuses.
Une confusion entretenue ?
Il faut dire que le terme « entourage » est devenu une formule fourre-tout dans le langage politique congolais. Il désigne tout à la fois les conseillers officiels, les amis influents, les parrains de l’ombre et les opportunistes de passage. Mais quand des figures connues du paysage politique, parfois vues à plusieurs reprises aux côtés du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’en prennent publiquement à « son entourage », cela suscite le doute : parlent-ils d’un groupe dont ils ne font pas partie, ou bien se critiquent-ils indirectement ?
Un analyste politique commente avec un brin d’ironie : « À ce rythme, on finira par croire que l’entourage du Président est composé uniquement de gens qui disent que le vrai problème… c’est l’entourage. »
La stratégie de la distance calculée ?
Pour certains, ces sorties critiques sont une façon habile de prendre de la distance tout en restant dans le jeu. Il s’agit de marquer une forme de dissociation, sans rompre totalement avec le pouvoir. Une position confortable : on reste « dans le camp », mais on s’offre une image de lucidité ou de courage politique.
Mais cette stratégie a ses limites. À force de critiquer sans clarifier son propre rôle, on finit par brouiller les lignes : le public ne sait plus qui est qui, qui fait quoi, et surtout qui porte réellement la responsabilité des décisions.
Une opportunité manquée de transparence ?
Ce flou alimente une frustration croissante dans l’opinion. Beaucoup réclament davantage de clarté sur les personnes qui influencent les choix du Président. Les enjeux sont de taille : il en va de la cohérence de l’action politique, de la lisibilité du leadership, mais aussi de la redevabilité.
Car au final, si personne ne fait officiellement partie de l’entourage ou si tout le monde prétend en être exclu qui assume vraiment ce qui se passe autour du Chef de l’État ?
La question reste posée. Et tant qu’elle ne trouvera pas de réponse claire, elle continuera d’alimenter les soupçons, les jeux de coulisses… et les chroniques politiques.
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