En ville de Beni, l’accès au carburant est devenu un véritable parcours du combattant pour les conducteurs de motos-taxis, piliers du transport urbain local. Interrogés ce lundi par la rédaction de infosrdc.net, plusieurs d’entre eux tirent la sonnette d’alarme face à une crise qui s’intensifie depuis la coupure du pont Semuliki.
Principal axe de ravitaillement entre le nord et le sud de la province du Nord-Kivu, le pont Semuliki est fermé à la circulation depuis plusieurs semaines en raison de sérieux dommages. Sa fermeture a lourdement perturbé l’approvisionnement en produits stratégiques, notamment en carburant.
« Il faut faire la queue pendant des heures pour espérer obtenir quelques litres, parfois à prix doublé. Nous ne savons plus comment travailler », déplore Jean, motard à Beni depuis plus de dix ans.
Les stations-service sont à sec la plupart du temps, et le peu de carburant encore disponible se négocie au marché noir à des tarifs prohibitifs, accentuant les difficultés économiques pour la population.
Le Gouvernement provincial a annoncé le début des travaux de réhabilitation du pont pour le 29 avril 2025, accompagné de mesures d’atténuation telles que la suspension de certaines taxes et l’accélération du dédouanement des produits pétroliers. Pourtant, sur le terrain, la situation reste inchangée.
« On nous parle de solutions, mais sur le terrain, c’est toujours la galère. Il faut que ça change vite », insiste un autre conducteur de moto.
En attendant la réouverture du pont Semuliki, la ville de Beni reste partiellement isolée. Entre hausse des prix, pénuries persistantes et ralentissement des services essentiels, les habitants paient au quotidien le prix d’une infrastructure stratégique paralysée.
Dieumerci Matu Chub, correspondant à Beni
