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RDC : Loi Tshiani et l’intelligence de Thérèse Kayikwamba Wagner : Un paradoxe à ne pas négliger [Éditorial]

La loi Tshiani, proposée en République Démocratique du Congo, impose des critères stricts pour les candidats à la présidence et les ministres occupant des postes régaliens, notamment celui des Affaires étrangères. Cette loi, en interdisant à toute personne ayant des liens trop marqués avec un pays étranger de briguer des fonctions clés, soulève des débats sur la gestion de la compétence et de l’ouverture nécessaire dans un contexte international de plus en plus globalisé.

Dans ce cadre, il est intéressant de se pencher sur la figure de Thérèse Kayikwamba Wagner, actuelle ministre des Affaires étrangères, dont le parcours incarne une exception. Alors que la loi Tshiani vise à éviter une trop grande influence étrangère au sein des institutions congolaises, elle aurait dû paradoxalement nous faire passer à côté d’une intelligence diplomatique rare et précieuse que représente la ministre Kayikwamba.

Derrière ses années de service, Thérèse Kayikwamba Wagner n’est pas simplement une technocrate des affaires diplomatiques. Elle incarne une vision pragmatique et nuancée des relations internationales. Son expertise et ses réseaux à l’international permettent à la RDC de tisser des liens stratégiques avec plusieurs puissances mondiales, tout en préservant l’intérêt national. Une ministre qui sait équilibrer les attentes internationales et les impératifs internes sans céder à des pressions extérieures.

La loi Tshiani, en cherchant à exclure toute personne ayant une certaine proximité étrangère, néglige peut-être l’importance de ces ponts que des ministres comme Kayikwamba savent établir, non pas pour se soumettre à des influences, mais pour dessiner un avenir international favorable à la RDC. L’intelligence d’une diplomatie ne réside pas uniquement dans la non-appartenance à des puissances étrangères, mais dans la capacité à naviguer dans un monde global tout en préservant les intérêts du pays.

Ainsi, si la loi Tshiani pourrait théoriquement écarter des personnalités comme Thérèse Kayikwamba, il serait dommage de perdre une telle intelligence diplomatique en raison d’une législation qui, bien qu’intentionnée, pourrait nuire à l’agilité stratégique de la RDC sur la scène internationale. Il est crucial de repenser ces critères, afin de ne pas priver le pays de ses meilleurs talents sous prétexte de fidélité géopolitique. Les compétences et les expériences, surtout dans un domaine aussi complexe que celui des affaires étrangères, doivent primer sur des considérations exclusivement politiques ou nationales.

La loi Tshiani, en l’état, mérite une réflexion approfondie sur l’équilibre entre souveraineté et expertise internationale. Et, peut-être, la RDC gagnerait-elle à conserver Thérèse Kayikwamba Wagner à son poste, pour la vision qu’elle incarne et pour la finesse avec laquelle elle œuvre au rayonnement de son pays sur la scène mondiale.

Infosrdc.net

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