Alors que la capitale congolaise est officiellement entrée dans sa saison sèche depuis plusieurs semaines, les perturbations météorologiques inhabituelles inquiètent les spécialistes. Selon l’Agence de météorologie et de télédétection par satellite, Kinshasa pourrait connaître une saison « sèche femelle », un phénomène atypique marqué par des anomalies climatiques persistantes.
Une saison sèche… qui ne l’est pas vraiment
Traditionnellement, la saison sèche – de mai à septembre – est censée être une période de répit pour les Kinois, souvent rythmée par des journées ensoleillées, une baisse de l’humidité et une raréfaction des pluies. Mais cette année, les averses se multiplient, les vents sont irréguliers, et les températures restent étonnamment instables.
« Ce que nous observons depuis le début de cette saison est une instabilité inhabituelle de la masse d’air sur le bassin congolais, avec une alternance de pluies et de sécheresse. Cela correspond à ce que nous appelons une saison sèche femelle », explique un expert de l’agence.
Qu’est-ce qu’une « saison sèche femelle » ?
L’expression, bien que peu connue du grand public, désigne une saison sèche faiblement marquée, souvent entrecoupée de pluies imprévues et d’un niveau d’humidité plus élevé que la normale. Elle contraste avec la « saison sèche mâle », plus rigoureuse et caractérisée par une nette absence de précipitations.
Ce phénomène peut avoir plusieurs conséquences :
Une désorganisation des cultures agricoles de saison sèche ;
Un ralentissement des travaux de réhabilitation des routes ;
Une hausse inattendue des maladies hydriques ;
Une confusion dans les cycles de vie des moustiques et autres nuisibles.
Le dérèglement climatique en cause ?
Pour les experts, ces perturbations sont un nouveau signe des effets du changement climatique sur les régions tropicales. Kinshasa, avec sa densité de population, son urbanisation galopante et l’absence de planification environnementale durable, est particulièrement vulnérable à ces variations.
L’Agence de météorologie recommande à la population de rester vigilante, de suivre les bulletins météorologiques officiels et d’adapter certaines habitudes, notamment dans les zones à risque d’inondation ou d’érosion.
Rédaction
