Dans le cadre de la campagne de sensibilisation baptisée « Balabala eza wenze te » (La rue n’est pas un marché), le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Daniel Bumba, a présidé une séance de travail stratégique avec les bourgmestres et chefs de quartier, ce mardi 3 juin. Objectif : restaurer l’ordre public et améliorer le cadre de vie des Kinois.
Le gouverneur a été clair : les marchés pirates installés le long des rues doivent disparaître, tout comme l’occupation anarchique des emprises publiques. Pour lui, ces pratiques contribuent au désordre urbain, entravent la circulation et nuisent à l’image de la capitale.
« Nous devons redonner à Kinshasa sa dignité. Une capitale ne peut pas être livrée à l’insalubrité et à l’anarchie », a déclaré Daniel Bumba.
Fin du tapage sonore, garages sauvages et stationnements désordonnés
Outre les marchés illicites, d’autres formes de désordre ont été visées par le chef de l’exécutif provincial. Le gouverneur a exigé la suppression des garages mécaniques en pleine rue, l’arrêt du stationnement sauvage aux carrefours ainsi que la lutte contre le tapage sonore, de jour comme de nuit. Ces phénomènes, souvent tolérés ou négligés, contribuent à la dégradation de l’environnement urbain.
Appel à la mobilisation des recettes
Au-delà de l’assainissement, Daniel Bumba a également rappelé aux bourgmestres leur rôle dans la mobilisation des recettes locales, un levier essentiel pour permettre au gouvernement provincial de financer des projets structurants tels que la construction et la réhabilitation des routes, dont de nombreuses sont en état de délabrement avancé.
« Aucun développement n’est possible sans ressources propres. Vous devez être en première ligne dans la collecte des taxes locales, tout en veillant à ce qu’elle soit transparente et juste », a-t-il martelé.
Une campagne qui s’annonce musclée
La campagne Balabala eza wenze te s’inscrit dans une volonté affichée du nouveau gouverneur de mettre fin au désordre chronique qui gangrène Kinshasa depuis plusieurs années. Elle devrait s’accompagner, dans les jours à venir, de descentes sur terrain, de contrôles renforcés et, potentiellement, de sanctions contre les récalcitrants.
Reste à savoir si les mesures annoncées seront suivies d’effets durables, dans une ville où les habitudes d’occupation anarchique de l’espace public sont profondément ancrées, souvent en lien avec l’économie informelle qui fait vivre des milliers de familles.
Rédaction