Un hélicoptère de la MONUSCO a atterri à 15h08 sur le camp militaire de Ndoromo, à la sortie de Bunia, transportant deux blessés graves : un militaire des FARDC et un civil de 74 ans. Tous deux avaient été touchés par balles lors d’intenses combats survenus à l’aube dans la localité de Gina, territoire de Djugu.
Un responsable médical de la mission onusienne a déclaré : « Leur évacuation vers une structure sanitaire adéquate était urgente. Gina ne dispose d’aucun centre capable de gérer ce type de cas ».
Malheureusement, un troisième blessé, un civil atteint à la tête, est décédé quelques instants avant l’arrivée de l’hélicoptère. Un casque bleu présent sur les lieux a indiqué, avec émotion : « Nous avons tout tenté, mais nous sommes arrivés trop tard pour lui ».
Les affrontements ont éclaté tôt ce matin lorsque des éléments de la milice Zaïre ont attaqué et incendié un campement des FARDC à Tchulu. En riposte, les forces régulières ont lancé une contre-offensive vers Liko, bastion des assaillants. Les tirs nourris ont rapidement semé la panique à Gina, poussant des centaines de civils à fuir vers la base de la MONUSCO pour se mettre à l’abri.
Un habitant de Gina a témoigné par téléphone : « Les activités sont complètement à l’arrêt. Nous vivons dans la peur ».
Face à cette nouvelle flambée de violence, Dieudonné Lossa, coordonnateur provincial de la société civile en Ituri, a lancé un appel pressant aux autorités : « Il est temps de traquer tous les groupes armés réfractaires au processus de paix. Les civils ne doivent plus être confondus avec les miliciens ». Il exhorte l’armée à renforcer sa coopération avec la population pour identifier les ennemis de la paix et restaurer la sécurité dans la région.
L’intervention de la MONUSCO a été largement saluée par les familles des blessés, qui reconnaissent que sans cette opération d’évacuation, deux vies auraient été perdues. Cependant, la situation reste tendue : en fin de journée, des tirs à l’arme lourde étaient encore entendus dans les environs de Gina.
La Mission onusienne affirme rester mobilisée. Jean Tobie Okala, porte-parole de la mission en Ituri, a assuré : « Nous continuerons à agir dans le respect de notre mandat pour protéger les civils et soutenir les secours ».
Tandis que l’Ituri reste sous la menace persistante de groupes armés, la population civile attend des actes concrets pour un retour durable à la paix.
Dieumerci Matu
