Alors que la question de la levée des immunités de l’ancien président Joseph Kabila alimente les débats à Kinshasa, Moïse Katumbi, opposant politique et figure de proue de l’opposition congolaise, met en garde contre les conséquences d’une telle initiative. Pour lui, cette démarche risquerait de raviver les tensions et de compromettre davantage la fragile cohésion nationale.
« Un risque pour l’unité du pays »
Dans une déclaration relayée par ses proches, Katumbi estime que “la levée des immunités de Joseph Kabila, en dehors d’un cadre strictement légal et transparent, risque d’exacerber les divisions dans un pays déjà marqué par des fractures profondes.” Il appelle à la retenue et au sens de responsabilité des institutions pour préserver la stabilité de la République.
“Il faut éviter toute chasse aux sorcières. Le moment est mal choisi pour engager une procédure qui pourrait être perçue comme une vendetta politique”, fait remarquer un conseiller de Katumbi.
Une RDC à la croisée des chemins
À un moment où la République démocratique du Congo cherche à consolider l’unité nationale, à restaurer la paix dans l’Est et à répondre aux attentes sociales pressantes, Moïse Katumbi juge que le pays ne peut se permettre de rouvrir de nouvelles brèches politiques.
“Ce dont nous avons besoin, c’est de construire des ponts, pas de dresser de nouveaux murs entre les Congolais”, a-t-il insisté, plaidant pour un climat politique apaisé et inclusif.
Un appel à la sagesse
En filigrane, l’ancien gouverneur du Katanga invite les autorités à privilégier le dialogue et le respect des institutions, tout en appelant à éviter les règlements de comptes politiques. “La justice ne doit jamais être instrumentalisée. La paix et la cohésion valent mieux que des calculs politiques à court terme.”
Alors que les tensions montent dans les travées du Parlement, la prise de position de Moïse Katumbi pourrait ouvrir la voie à une réflexion plus posée sur la manière dont la RDC traite ses anciens dirigeants — sans remettre en cause l’État de droit, mais sans sacrifier non plus l’équilibre national.
Rédaction